Nous aurons le plaisir de recevoir les Éditions des Lumières le 9 octobre 2024 chez Vanities Gallery pour une soirée signature, l’occasion pour nous de mieux connaître cette jeune maison. Propos recueillis par Thierry Tessier
Quand avez-vous créé votre maison d’édition ? Et pourquoi en avez-vous ressenti le besoin ?
Nous sommes deux passionnés de livres et de littérature. Nous fréquentons assidument les librairies et les bibliothèques et lisons tout ce qui nous passe sous les yeux. Nous avons également chacun de notre côté publié quelques ouvrages. De fil en aiguille, nous avons voulu créer notre propre maison d’édition, consacrée à la littérature et aux essais, aussi bien aux textes anciens que contemporains. Ainsi, après un intense travail de préparation, les Éditions des Lumières sont officiellement nées début 2024 !
Quelle est votre ligne éditoriale ?
Nous creusons plusieurs sillons : la littérature fin-de-siècle, dont nous republions des chefs d’œuvre parfois méconnus (Huysmans, Bloy, Bourget…), le dandysme (Baudelaire, mais aussi le spécialiste de l’élégance masculine d’aujourd’hui qu’est Massimiliano Mocchia di Coggiola), la science-fiction (avec H. G. Wells et bientôt un auteur contemporain stupéfiant dont nous n’allons pas encore révéler le nom), les essais avec le livre de Jérémie Bigorie sur Arnold Schoenberg…
La profession d’éditeur se rapproche par bien des aspects de celle de galeriste ? Comment envisagez-vous votre travail ? Comme un acte artistique, pédagogique et rentable ?
Ce sont deux professions proches. Notre travail est de fournir aux créateurs les meilleures conditions pour s’exprimer et trouver leur public. Dans les deux cas, soyons sincères, la rentabilité est difficile à trouver. Il y a une différence toutefois entre les deux professions : le galeriste met en valeur les œuvres, l’éditeur est plus étroitement associé à la création et peut parfois aider l’auteur à en accoucher. Je vois un autre point commun : comme nous l’a confié un jour notre mentor Jean-Michel Ollé, être éditeur, tout comme être galeriste, c’est « savoir dire non ». Ainsi, mon ami galeriste Hannibal Volkoff me raconte souvent cette histoire : une personne entre dans sa galerie, ne prête pas attention aux œuvres exposées mais propose de but en blanc de montrer son propre travail. C’est parfois la même chose avec les envois de manuscrits : des personnes qui ne prennent pas le temps de s’intéresser à la maison d’édition et à sa ligne éditoriale demandent à y être publiées ! Mais au-delà, la vie d’une œuvre d’art ou d’un roman est sinueuse et semée d’embuches. Entre le créateur et le public il y a des obstacles qui parfois ne se lèvent qu’au bout de plusieurs décennies. Face à cette réalité, il s’agit de rester modeste : notre pouvoir, en tant qu’éditeur, est réduit. Il est de permettre à certains beaux textes de sortir de l’obscurité pour être lus par un public éclairé.
Est-ce que selon vous les prix littéraires ont encore un intérêt ?
Oui, ils en ont. Joris-Karl Huysmans, dont j’ai préfacé le court roman À vau-l’eau, est le tout premier président du Prix Goncourt : vouloir mettre en lumière le meilleur du roman français chaque année était une idée géniale, et ce n’est pas un hasard si elle a été imitée dans tous les pays du monde. Et en dehors des grosses machines, il existe une myriade de « petits prix » qui permettent réellement de faire découvrir des auteurs, des livres originaux, des maisons d’édition qui font un sacré travail et mettent au jour de nouveaux talents.
Beaucoup de personnes se questionnent sur le monde de l’édition. Est-ce un univers facile ? Comment jugez-vous actuellement le monde de l’édition en France ? Est-ce que l’existence des grandes maisons d’édition vous permet d’exister facilement ou est-ce quelques fois une compétition plus que délicate ?
C’est un monde à propos duquel il existe beaucoup de fantasmes. Mais pour notre part, en tant que nouveaux arrivés, nous n’aurons certainement pas la prétention de concurrencer si peu que ce soit les grandes maisons : nous faisons un travail qui est complémentaire. Une chose est sûre : les vénérables éditeurs qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé ont tous commencé par être une « petite maison ».
À l’heure où il semble que l’objet livre soit de moins en moins usité par les jeunes générations, comment faites-vous pour être suivis par votre public ?
Le livre se lit moins qu’avant, c’est une vérité qui complexifie la donne. Bien malin celui qui trouvera la solution miracle pour inverser la tendance. Mais la multiplication des écrans n’a pas fait disparaître l’écrit, loin s’en faut. Il se pourrait bien qu’elle lui ait permis, au contraire, un retour en force. Nous « consommons » des histoires toute la journée, livres, BD, séries, films, sketchs, mangas… L’édition change donc d’échelle et s’adresse sans doute aujourd’hui à un public moins large qu’avant. L’amour du livre, toutefois, est loin d’être périmé, et se retrouve dans toutes les générations. C’est cela qui nous intéresse : nous sommes fidèles au papier.
Nous savons que de nombreuses personnes souhaitent publier. Pouvez-vous nous expliquer sur quels critères vous décidez de publier les manuscrits que vous recevez ?
En tant que jeune maison d’édition, nous n’avons pas encore la possibilité de publier de nombreux auteurs. Notre choix est donc d’autant plus libre et consciencieux. Difficile, toutefois, de dire que nous aurions des « critères ». Certes, nous apprécions les propositions de personnalités fortes, qui ont un univers littéraire bien à elles. Mais par définition un coup de cœur n’a pas de logique claire…
L’équipe de Vanities Gallery pense que s’engager dans l’aventure de l’édition est aussi périlleux que de s’engager dans celle de galeriste, êtes-vous de notre avis ? Quel est votre objectif dans le long terme qui vous permettrait de vous dire : « je suis heureux et fier de mon travail » ?
C’est un travail de longue haleine dont nous ne sommes qu’aux balbutiements. Nous avons plusieurs années devant nous pour faire nos preuves. Notre objectif est de constituer pas à pas un catalogue riche et varié, qui rassemble grands auteurs d’hier et plumes audacieuses d’aujourd’hui. Mais d’ores et déjà, la satisfaction de voir que nos livres plaisent, que des auteurs talentueux nous proposent leurs manuscrits, que nous réussissons à tisser des partenariats avec des librairies est un vrai motif de satisfaction.
Le 9 octobre 2024, pour la rentrée littéraire vous allez présenter chez Vanities Gallery certains de vos auteurs et quelques unes de vos dernières parutions, pourriez-vous nous en dire davantage ?
Nous avons la joie d’être accueillis par Vanities Gallery pour la signature de plusieurs de nos auteurs, et notamment Olivier Barbarant, récipiendaire du Prix Guillaume-Apollinaire, ou encore Jérémie Bigorie, auteur d’un essai à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Arnold Schoenberg. Nous sommes heureux et fiers de présenter leurs livres respectifs ainsi que ceux de nos autres auteurs comme Catherine Helbert — qui préface un bijou noir, Alias de Maurice Sachs —, Massimiliano Mocchia di Coggiola qui a signé chez nous le conte baroque et décadent Prosecco et vieilles dentelles, ou encore Jean-Louis Poitevin, spécialiste de Joris-Karl Huysmans.
Nous aimons vos ouvrages dont la mise en page est toujours très travaillée et esthétique, envisagez vous dans un avenir plus ou moins lointain de publier des livres d’art ou même des livres d’artistes[1] ?
Oui ce sont des projets que nous avons. Nous pensons que dans un livre, la couverture, et s’il y a lieu les illustrations, ne sont pas moins importantes que le texte lui-même. Nous utilisons toujours des œuvres d’art pour nos couvertures. Ici encore, les métiers de galeriste et d’éditeur se rapprochent !
Pour conclure, nous serions honorés de connaître vos projets à courts termes ?
Forts de notre lancement réussi, nous préparons de nombreuses surprises pour les prochains mois : je ne peux que vous inviter à suivre les actualités des Éditions des Lumières sur nos réseaux sociaux !
[1] Livre d’artiste : Ce sont des ouvrages publiés à un très petit nombre d’exemplaires où le texte est enrichi de nombreuses illustrations avec une mise een page très originale et dont la couverture est exceptionnelle de qualité. Ce sont des ouvrages destinés aux collectionneurs dont le coût de fabrication est très onéreux et le prix de vente tout autant.
We are pleased to welcome Éditions des Lumières on October 9, 2024, at Vanities Gallery for an evening book signing, an opportunity for us to learn more about this young publishing house.
When did you create your publishing house? And what motivated you to do so?
We are two passionate book and literature enthusiasts. We frequent bookstores and libraries regularly and read everything we come across. We have also each published a few works independently. Gradually, we wanted to create our own publishing house, focused on literature and essays, encompassing both classic and contemporary texts. Thus, after intense preparation, Éditions des Lumières was officially launched in early 2024!
What is your editorial line?
We explore several areas: fin-de-siècle literature, where we republish sometimes overlooked masterpieces (Huysmans, Bloy, Bourget...), dandyism (Baudelaire, but also the contemporary expert in male elegance, Massimiliano Mocchia di Coggiola), science fiction (with H.G. Wells and soon a contemporary author whose name we won’t reveal just yet), and essays, such as Jérémie Bigorie’s book on Arnold Schoenberg...
The profession of a publisher closely resembles that of a gallery owner. How do you view your work? As an artistic, pedagogical, and profitable act?
These two professions are indeed similar. Our job is to provide creators with the best conditions to express themselves and connect with their audience. In both cases, let’s be honest, profitability is difficult to achieve. However, there is a difference: a gallery owner showcases the works, while a publisher is more closely involved in the creative process and can sometimes help the author bring their work to fruition. Another commonality is something our mentor Jean-Michel Ollé once told us: being a publisher, like being a gallery owner, means "knowing how to say no." My friend, gallery owner Hannibal Volkoff, often shares this story: someone walks into his gallery, ignores the exhibited works, and bluntly proposes to show their own. This sometimes happens with manuscript submissions as well—people who don’t take the time to understand the publishing house or its editorial line but want to be published! Beyond this, the journey of an artwork or a novel is complex and full of challenges. Obstacles between the creator and the public sometimes take decades to overcome. Faced with this reality, humility is essential: as publishers, our power is limited. It lies in bringing some beautiful texts out of obscurity and presenting them to an enlightened audience.
Do you think literary prizes are still relevant today?
Yes, they are. Joris-Karl Huysmans, whom I wrote the preface for in his short novel À vau-l’eau, was the first president of the Prix Goncourt: highlighting the best of French novels each year was a brilliant idea, and it’s no coincidence that this concept has been replicated worldwide. Beyond the major awards, there’s a myriad of "small prizes" that genuinely help discover authors, original books, and publishing houses that do tremendous work and bring new talents to light.
Many people are curious about the world of publishing. Is it an easy industry? How would you assess the current state of publishing in France? Do the existence of large publishing houses make it easy for you to coexist, or is it sometimes a delicate competition?
There are many myths about the publishing world. As newcomers, we certainly don’t claim to compete with the large publishing houses—we see our work as complementary. One thing is certain: the esteemed publishers who now dominate the field all started as a "small house."
At a time when physical books seem to be used less by younger generations, how do you maintain a following among your readers?
It’s true that reading has declined compared to before, making things more complex. It’s hard to predict who will find the magic formula to reverse this trend. However, the proliferation of screens hasn’t eliminated the written word, far from it. It might even have given it a resurgence. We "consume" stories all day long—books, comics, series, films, sketches, mangas... Publishing is thus shifting to a smaller scale, catering to a more selective audience. Yet, the love for books is far from obsolete and is found in all generations. That’s what interests us—we remain faithful to print.
We know that many people aspire to be published. Could you explain how you decide which manuscripts to publish?
As a young publishing house, we don’t yet have the capacity to publish many authors. This makes our selection all the more discerning. It’s difficult to claim that we have fixed "criteria." Of course, we appreciate submissions from strong personalities with distinct literary worlds. But, by definition, a passion doesn’t follow a clear logic…
Vanities Gallery believes that embarking on a publishing journey is as risky as venturing into gallery ownership. Do you agree? What is your long-term goal that would allow you to say, "I am happy and proud of my work"?
It’s a long-term effort, and we are only at the beginning. We have several years ahead of us to prove ourselves. Our goal is to gradually build a rich and varied catalog, bringing together great authors from the past and bold voices of today. But already, the satisfaction of seeing our books appreciated, talented authors submitting their manuscripts, and forming partnerships with bookstores is a real source of pride.
On October 9, 2024, during the literary season, you will be presenting some of your authors and recent publications at Vanities Gallery. Could you tell us more?
We are thrilled to be welcomed by Vanities Gallery for a signing event featuring several of our authors, including Olivier Barbarant, recipient of the Prix Guillaume-Apollinaire, and Jérémie Bigorie, author of an essay commemorating the 150th anniversary of Arnold Schoenberg’s birth. We are proud to showcase their works, along with those of other authors such as Catherine Helbert, who introduces the dark gem Alias by Maurice Sachs, Massimiliano Mocchia di Coggiola, who penned the baroque and decadent tale Prosecco et vieilles dentelles, and Jean-Louis Poitevin, a specialist in Joris-Karl Huysmans.
We admire your books for their aesthetic and meticulously designed layout. Do you foresee publishing art books or artist books in the future?
Yes, those are projects we have in mind. We believe that in a book, the cover and any illustrations are just as important as the text itself. We always use artworks for our covers. In this sense, the roles of gallery owner and publisher are closely aligned!
Finally, could you share with us your short-term projects?
After a successful launch, we are preparing many surprises for the coming months. I can only invite you to follow Éditions des Lumières’ latest news on our social media channels!
我们很高兴地宣布将于2024年10月9日在Vanities Gallery接待Éditions des Lumières出版社,举行签名会,这将是一个让我们更好了解这家年轻出版社的机会。
您是什么时候创办出版社的?是什么促使您这样做的?
我们两个人都是热爱书籍和文学的爱好者。我们经常光顾书店和图书馆,阅读我们所能找到的一切。同时,我们也分别出版过一些作品。在此过程中,我们萌生了创建自己的出版社的想法,专注于文学和随笔,涵盖古典与当代作品。经过精心准备,Éditions des Lumières出版社终于在2024年初正式成立!
您们的出版方针是什么?
我们探索了几个领域:世纪末文学,我们重新出版了有时被忽视的经典作品(如雨斯曼、布洛伊、布尔热等);绅士文化(如波德莱尔,以及当代男士优雅的专家Massimiliano Mocchia di Coggiola);科幻小说(我们有H.G.威尔斯的作品,很快还会有一位惊艳的当代作家);还有随笔类作品,比如Jérémie Bigorie撰写的阿诺德·勋伯格150周年纪念随笔。
出版与经营画廊的工作非常相似,您如何看待您的工作?是艺术、教育,还是追求盈利的行为?
这两个职业确实非常相似。我们的工作是为创作者提供最佳条件,以便他们能够表达自己并找到受众。在两者之中,说实话,盈利都是非常困难的。然而,两者之间也有区别:画廊经营者的职责是展示作品,而出版商则更密切参与创作过程,有时甚至帮助作者完成作品。此外,还有一个共同点:正如我们的导师Jean-Michel Ollé曾告诉我们的那样,成为一名出版商就像经营画廊一样,关键在于“懂得说不”。我的朋友、画廊主Hannibal Volkoff经常讲述这样一个故事:有个人走进他的画廊,无视展出的作品,却直截了当地提出展示自己的作品。这种情况有时也会发生在我们收到的手稿中:有些人没有花时间了解出版社或其出版方针,却要求出版他们的作品!除此之外,一件艺术品或一本小说的生命历程是曲折且充满挑战的。创作者与公众之间的障碍有时需要几十年才能消除。面对这种现实,我们必须保持谦逊:作为出版商,我们的能力有限。我们的职责是让一些优秀的作品摆脱默默无闻,呈现给具有鉴赏力的读者。
您认为文学奖项仍然有意义吗?
是的,它们依然有意义。我为Joris-Karl Huysmans的短篇小说《向下游》写了序,他是第一届龚古尔奖的主席:每年选出最佳法语小说的想法非常出色,毫不奇怪,它已经被世界各地效仿。除了那些大牌奖项外,还有无数“小奖”,它们确实能帮助发现新的作家、原创作品以及那些挖掘新人才的出版社。
许多人对出版行业感到好奇。这是一个容易的行业吗?您如何看待当前法国的出版界?大型出版社的存在是否让您更容易生存,还是有时会面临激烈的竞争?
关于出版界有很多幻想。但对我们这些新手来说,我们绝对不会妄想与大型出版社竞争:我们做的是补充性的工作。有一点可以肯定:那些现在占据行业顶端的老牌出版商,曾经也都是“小出版社”。
在年轻一代似乎越来越少接触纸质书的时代,您们如何吸引读者的关注?
读书的确比过去少了,这是一个事实,也让情况变得更复杂。要找到能够扭转这一趋势的妙方,恐怕没有那么容易。然而,屏幕的普及并没有使文字消失,恰恰相反,它可能为文字的回归创造了条件。我们每天都会“消费”各种故事——书籍、漫画、电视剧、电影、短剧、动漫……因此,出版业的规模正在缩小,现在面向的可能是比过去更小的受众群体。然而,对书籍的热爱远未消亡,它在每一代人中都存在。这正是我们感兴趣的:我们对纸质书籍保持忠诚。
我们知道许多人渴望出版。您能否解释一下您决定出版哪些手稿的标准?
作为一家年轻的出版社,我们目前还没有能力出版太多的作者。因此,我们的选择更加自由和审慎。然而,很难说我们有明确的“标准”。当然,我们欣赏那些具有强烈个性和独特文学世界的提案。但心动本身并没有清晰的逻辑……
Vanities Gallery认为,进入出版业与经营画廊一样充满风险,您是否认同这一观点?您长期的目标是什么,能让您说:“我为我的工作感到自豪”?
这是一个长期的工作,我们才刚刚起步。我们有好几年时间来证明自己。我们的目标是一步步建立一个丰富多样的目录,汇集过去的伟大作家与当代大胆的笔触。然而,看到我们的书籍受到欢迎,优秀的作家向我们投稿,成功与书店建立合作伙伴关系,已经是一个真正的成就感来源。
2024年10月9日,在Vanities Gallery的文学季活动上,您将介绍您的一些作者和最近的出版物,能否向我们详细介绍一下?
我们很高兴能够在Vanities Gallery举办签名会,几位作者将参与其中,包括Prix Guillaume-Apollinaire奖得主Olivier Barbarant,以及撰写阿诺德·勋伯格150周年纪念随笔的Jérémie Bigorie。我们为能够展示他们的作品感到自豪,同时也介绍我们其他作者的作品,如Catherine Helbert,她为Maurice Sachs的黑色杰作《Alias》作序,Massimiliano Mocchia di Coggiola撰写的巴洛克风格与颓废的故事《普罗塞克与旧蕾丝》,以及Joris-Karl Huysmans的专家Jean-Louis Poitevin。
我们非常喜欢您们的书籍,它们的排版一直都非常精美且富有美感。您们是否计划在不远的将来出版艺术书籍或艺术家书籍?是的,这是我们的计划之一。我们认为在一本书中,封面以及插图(如有的话)与文字本身一样重要。我们总是为封面使用艺术作品。在这一点上,画廊经营与出版的角色确实非常相似!
最后,您能否告诉我们近期的计划?在成功启动之后,我们正在为接下来的几个月准备许多惊喜。我只能邀请您关注Éditions des Lumières出版社在社交媒体上的最新动态!
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