Victoria Chapman, historienne de l’art, qui soutient le travail de Shane Guffogg depuis des années, nous propose un texte pertinent pour expliquer la démarche de l’artiste. Shane Guffogg, que nous avons exposé en juin 2024 chez Vanities Gallery sera en effet exposé en octobre 2024 à New York chez la Gallery Chang dans le cadre d’une exposition solo.
Victoria Chapman, an art historian who has supported Shane Guffogg's work for many years, offers us a compelling text that explains the artist's approach. Shane Guffogg, whom we exhibited in June 2024 at Vanities Gallery, will indeed be featured in a solo exhibition in October 2024 at Gallery Chang in New York.
It’s always fascinating how Shane Guffogg approaches his work. His titles, like The Future, as Past is Present, draw you into his world. They aren’t just clever phrases; they represent Shane’s reflections on time, space, and the essence of existence. His fascination with time is unmistakable, a theme that has guided his artistic practice for over three decades. Much of his thinking has been shaped by T.S. Eliot’s Four Quartets, an exploration of time and transformation that Eliot began writing on the cusp of World War II.
Shane’s work has always carried a certain weight—a documentation of his life and his presence on this earth. His upcoming solo exhibition at Gallery Chang will showcase this perfectly.
The Counting of Days series in this exhibition beautifully embodies this concept. While the pieces visually resemble flowers, they profoundly reflect Guffogg’s lived experiences. Each brushstroke marks the passage of time, much like the counting of prayer beads, capturing sensory moments from his birth to the day the painting was completed—an actual count documented at the bottom of each painting.
These works are a personal narrative and a universal meditation on the passage of time. The softness and freedom conveyed in these paintings evoke the transient nature of existence—appearing and fading much like passing thoughts. Each piece is centered around a singular color palette, offering a meditative quality that invites viewers to contemplate the fleeting moments of their own lives.
Guffogg's approach to painting is almost alchemical. Through each stroke, he transforms raw materials into something profound—an enduring expression of thought, memory, and emotion that transcends the limitations of time.
In the series A Rose is a Rose is a Rose, inspired by Gertrude Stein’s poem Sacred Emily and Guffogg's connection to his garden, the work challenges traditional ideas of fixed identity and meaning. Rather than offering literal depictions of roses, Guffogg's paintings embody abstract experiences that explore the fluidity of identity. His characteristic use of sweeping ribbons, flashes of color, and veils of light creates an ethereal, dreamlike space where viewers are drawn into the divine and the miraculous. This series becomes a visual journey through unseen forces, reflecting the ever-changing and fluid nature of perception and self.
Guffogg’s mastery of intertwining time and identity reaches its pinnacle in his At the Still Point of the Turning World series, a title drawn from T.S. Eliot’s Four Quartets. These works transcend time and space, functioning as visual poetry that seeks to capture the infinite. There are energetic forces in these paintings. When asked how the artist creates this sense of movement and gravity, guiding the viewer into the painting, he said; “It’s hard to explain how I know. There isn’t a thought or thoughts, or my inner voice speaking to me. It is a feeling that goes beyond where words go and I know a painting is done when I can sense it the painting is breathing on its own and will continue to do so after it leaves the studio.”
It's no wonder David Ash, a renowned quantum physicist, was captivated by Guffogg’s art at his May 2024 Paris exhibition. After experiencing the works, Ash observed, “You’re painting what I’m writing about. This is a form of quantum physics,” seamlessly connecting Guffogg’s artistic expressions with the intricate theories of space, time, and existence.
The convergence of Eliot’s philosophical poetry, quantum theory, and Guffogg’s personal experiences creates a profound resonance in his art. One particularly striking example is his Late Roses in Early Snow, a painting that connects deeply with the intellectual and artistic energy of the delicate beauty of Monet and the dynamic gestures of Pollock, Guffogg’s work coexists with the rhythms of nature while also engaging with contemporary perspectives. Much like Eliot’s blending of Western and Eastern philosophies, Guffogg captures a unique synergy of influences from both traditions. The soft pastels in this painting, reminiscent of New York’s winter landscapes, evoke a harmonious dialogue between the city's constant reinvention and the timeless quality of Guffogg’s artistic vision.
Through his work, Guffogg continues to push the boundaries of painting as a medium for exploring reality's deeper mysteries. His upcoming exhibition at Gallery Chang promises to be a powerful continuation of his exploration of the intricate connections between time, identity, and existence. For viewers, it’s an invitation to pause, reflect, and engage with the profound questions that define our very being.
Victoria Chapman
Il est toujours fascinant de voir comment Shane Guffogg aborde son travail. Ses titres, tels que Le Futur, comme Passé est Présent, vous plongent dans son univers. Ils ne sont pas seulement des phrases ingénieuses, mais représentent les réflexions de Shane sur le temps, l'espace et l'essence de l'existence. Sa fascination pour le temps est incontestable, un thème qui a guidé sa pratique artistique pendant plus de trois décennies. Une grande partie de sa pensée a été façonnée par Four Quartets de T.S. Eliot, une exploration du temps et de la transformation qu’Eliot a commencé à écrire à l'aube de la Seconde Guerre mondiale.
Le travail de Shane a toujours eu une certaine profondeur – une documentation de sa vie et de sa présence sur cette terre. Sa prochaine exposition solo à la Galerie Chang en sera l’illustration parfaite.
La série The Counting of Days dans cette exposition incarne magnifiquement ce concept. Bien que les œuvres ressemblent visuellement à des fleurs, elles reflètent profondément les expériences vécues de Guffogg. Chaque coup de pinceau marque le passage du temps, un peu comme le comptage de chapelets, capturant des moments sensoriels de sa naissance jusqu’au jour où la peinture est terminée – un décompte réel inscrit au bas de chaque tableau.
Ces œuvres sont à la fois un récit personnel et une méditation universelle sur le passage du temps. La douceur et la liberté exprimées dans ces peintures évoquent la nature éphémère de l’existence – apparaissant et disparaissant comme des pensées fugaces. Chaque pièce est centrée sur une palette de couleurs singulière, offrant une qualité méditative qui invite les spectateurs à contempler les moments fugaces de leur propre vie.
L’approche de Guffogg à la peinture est presque alchimique. À travers chaque coup de pinceau, il transforme des matières premières en quelque chose de profond – une expression durable de pensée, de mémoire et d’émotion qui transcende les limites du temps.
Dans la série A Rose is a Rose is a Rose, inspirée par le poème Sacred Emily de Gertrude Stein et par la connexion de Guffogg à son jardin, l’œuvre remet en question les idées traditionnelles de l'identité fixe et de la signification. Plutôt que de proposer des représentations littérales de roses, les peintures de Guffogg incarnent des expériences abstraites qui explorent la fluidité de l'identité. Son utilisation caractéristique de rubans sinueux, d'éclats de couleur et de voiles de lumière crée un espace éthéré et onirique où les spectateurs sont attirés dans le divin et le miraculeux. Cette série devient un voyage visuel à travers des forces invisibles, reflétant la nature toujours changeante et fluide de la perception et du soi.
La maîtrise de Guffogg d’entrelacer le temps et l’identité atteint son apogée dans sa série At the Still Point of the Turning World, un titre tiré de Four Quartets de T.S. Eliot. Ces œuvres transcendent le temps et l’espace, fonctionnant comme une poésie visuelle qui cherche à capturer l’infini. Il y a des forces énergétiques dans ces peintures. Lorsqu’on lui demande comment l’artiste crée ce sentiment de mouvement et de gravité, guidant le spectateur dans la peinture, il répond : « C’est difficile d’expliquer comment je le sais. Il n’y a pas de pensée ou de pensées, ni de voix intérieure qui me parle. C’est un sentiment qui va au-delà des mots et je sais qu’une peinture est terminée quand je sens qu’elle respire d'elle-même et continuera à le faire après avoir quitté l'atelier. »
Il n’est donc pas étonnant que David Ash, un physicien quantique renommé, ait été captivé par l’art de Guffogg lors de son exposition à Paris en mai 2024. Après avoir vécu ces œuvres, Ash a observé : « Vous peignez ce sur quoi j’écris. C’est une forme de physique quantique », reliant sans effort les expressions artistiques de Guffogg aux théories complexes de l’espace, du temps et de l’existence.
La convergence de la poésie philosophique d’Eliot, de la théorie quantique et des expériences personnelles de Guffogg crée une résonance profonde dans son art. Un exemple particulièrement frappant est sa peinture Late Roses in Early Snow, qui se connecte profondément à l’énergie intellectuelle et artistique de la beauté délicate de Monet et aux gestes dynamiques de Pollock. L’œuvre de Guffogg coexiste avec les rythmes de la nature tout en dialoguant avec des perspectives contemporaines. Tout comme Eliot mélangeait les philosophies occidentales et orientales, Guffogg capte une synergie unique d'influences provenant des deux traditions. Les pastels doux dans cette peinture, évoquant les paysages hivernaux de New York, créent un dialogue harmonieux entre la réinvention constante de la ville et la qualité intemporelle de la vision artistique de Guffogg.
À travers son œuvre, Guffogg continue de repousser les limites de la peinture en tant que médium pour explorer les mystères plus profonds de la réalité. Sa prochaine exposition à la Galerie Chang promet d’être une continuation puissante de son exploration des liens complexes entre le temps, l'identité et l’existence. Pour les spectateurs, c’est une invitation à faire une pause, réfléchir et s’engager avec les questions profondes qui définissent notre être même.
Victoria Chapman
Vernissage de l'exposition : The Future as Past is Present - le 24 octobre 2024
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